Au clair de Lune...mmh mmmh
Au clair de la Lune,
ci et là
A la lueur d’une bougie dont dansent les flammes en une valse verticale, bougent deux corps. La mouvance n’est pas régulière. Seul deux gémissements distincts s’insufflent dans le silence de cette intimité forcée. La lune au dehors baigne un petit pot de miel et un flacon remplit de lait.
Elle pénètre toutes les fenêtres, closes ou non et s’infiltre dans ce plaisant abouchement plongeant les deux individus dans son rayon de faible intensité.
La cadence s’accélère, des bouches se dévorent, des lèvres se frôlent, des mains se palpent. La lune visite toutes les ouvertures.
Elle vise à présent une autre maison où se trouve une poinçonneuse, une machine à coudre dont les mouvements frénétiques, le pilonnage intensif ne démords pas.
Ailleurs encore, c’est une turbine qui roule à vive allure alors qu’au dehors un pivert nocturne trou avec ivresse un chêne à lui en faire tomber tous ses glands.
Tac Tac fait la grande aiguille de l’horloge en recouvrant la petite.
Au loin, hurle un lévrier privé de sa chienne de levrette, en une absoute absconse.
Au Proche-Orient, alors que le soleil brûle encore les chairs, on empale en un sado-masochisme exacerbé alors que retentissent à proximité le bruit des chaînes et du fouet s’abattant sur un cuissage dont la viande est déjà rosie par les fers.
La lune, la mateuse entriste insinue ses raies dans tous les moindres interstices.
Les corps luisent, perlent, bavent, lubrifiés de lubricité dans la frénésie et la décadence de la cadence exubérante.
Un chien halète de soif afférente à l’effort. Il se repaît d’eau et repart mais s’arrête surpris par le tir d’un feu d’artifice.
A Djakarta, c’est un bombardement qui fait baisser la queue du chien.
Dans un des rais, c’est un callibistrie[1] enjoué qui jouit de sa Callipyge après un hédonisme lascif et libidineux.