Amour Post-Mortem

Publié le par Oxymore

 Attention! Ceci est une nouvelle NECROPHILE comportant un peu de CANNIBALISME. Ames sensibles, s'abstenir...

 

 

 

Un Amour Post Mortem

 

 

 

 

 

Pauline est une femme âgée d'une quarantaine d'année. Fraîche, naturelle, spontanée: un tempérament plutôt facile à vivre et à priori sans aucun problème de sociabilité. Pauline est une femme lambda, le genre de femme que l'on rencontre dans la rue et que l'on remarque par son extraordinaire simplicité.

 

Un carré de cheveux châtains encadre un visage doux et charmeur, couleur café crème qui se trouve rehaussé de quelques grains de beauté pour parfaire l'harmonie d’une face si exquise.

 

Les yeux, bleus et éveillés finissent la composition de ce tableau délicat mais n'omettons pas de décrire la courbe de sa bouche. Plutôt charnue, donnant envie d'y mordre dedans, gorgée de sang comme la cerise l'est de sucre. La lippe est joyeuse et délicatement ourlée, maquillée d'un far légèrement rosé.

 

Pauline pratique la thanatopraxie . C'est elle qui habille les morts et les poudre avant la mise en bière. Elle prend plaisir à offrir aux défunts une dernière beauté et aime les apprêter du mieux qu'elle le peut. Et c'est avec toute la tendresse du monde qu'elle exécute la permanente d'une mamie coquette qui se prépare à rejoindre son vieux mari dormant sous terre depuis dix ans déjà.

 

Elle les aimait tellement ces morts, eux qui ne pouvaient plus ouvrir les yeux pour pleurer leur sort.

 

Certains s'en allaient doucement, et une espèce de sérénité se lisait sur leurs visages devenus lisses une fois expiés.

 

Le coton lisse qui bordait leurs douces figures une fois dans le cercueil leur conférait une grande douceur qu'ils n'avaient pas forcément tandis qu’ils étaient en vie.

 

Certains, plus critiques, se trouvaient mutilés. Ceux là étaient les préférés de Pauline qui s'efforçait à gratter les croûtes de sang que les Urgences n'avaient pues nettoyer.

 

Elle recousait, couvrait, cachait les traces d'accident. Ses doigts de fée faisaient de vrais miracles et les blessures demeuraient tapies sous les vêtements donnés par la famille.

 

Les plus tristes mais les plus beaux, étaient bien évidemment les enfants.

 

Comme cette petite poupée de porcelaine à la chair rose tendre et rebondie !

 

 Pauline passait toujours sa main parmi la chevelure de ces petites créatures et en  soulevait les épis. Elle ne savait rien d'eux, l'avenir ne leur appartenait plus et d’ailleurs, y avaient-ils déjà songés au futur, eux se bornant à collectionner des billes ou autres accessoires de coiffures ?

 

Les parents tenaient souvent à participer à la préparation des petits corps. Comme s'ils les habillaient encore endormis, comme avant d'aller à l'école mais  sans la chaleur de la nuit couvée par leurs dermes roses.

 

Le contact avec la peau froide faisait pleurer les mères tandis que les pères se hâtaient d'enfiler le pantalon ou la jupe de l'enfant en évitant de regarder le visage presque souriant, brillant sous la lumière du néon.

 

Puis Pauline les fardait pour rehausser leurs teints diaphanes et les déposait dans leurs dernières demeures, bien installés dans ces boites en bois et en velours. Elle les accompagnait toujours du regard lorsqu'ils quittaient son atelier pour se rendre au cimetière.

 

Elle les aimait tant ces petits, grands, vieux et jeunes, moches et gracieux morts.

 

Elle aimait leurs calmes, leurs grimaçantes figures pour certains et pour d’autres, le souffle muet qu'ils exhalaient de par la noblesse de leurs traits.

 

Pauline humait les effluves putrides du sang coagulé à la surface de la chair, les plaies racornies, noirâtres, qu'elle masquait avec une certaine délectation. Parfois, elle se laissait aller à glisser un doigt dans la blessure et ne le léchait pas la suite, jouissant des germes qui pouvaient s'y être répandus dessus

 

Puis n'y tenant plus, elle amenait sa bouche à la rencontre de la chair versant déjà dans la putridité. Elle tournait sa langue et creusait un profond sillon, s'enivrant des exhalaisons.

 

Souvent elle s'arrêtait là, rajustait le cadavre et oubliait presque aussitôt ses instincts primaires. Elle s'essuyait la bouche et redevenait Pauline la spécialiste, professionnelle et propre sur elle.

 

Mais parfois ses débordements étaient tels que la raison même la quittait le temps de lui laisser accomplir toute la monstruosité dont elle pouvait être capable.

 

Un jour, un jeune homme d'une vingtaine d'année au crâne fracassé arriva sur sa table de maquillage.

 

Il ne devait pas être mal avant son accident de voiture. D’ailleurs, c’était un accident tout bête. Il avait voulu passer avant le tramway. Le derrière de son véhicule avait heurté une partie du monstre mécanique et il s'était retrouvé tête bêche, le visage éclaté sur le volant, la mâchoire disloquée et le crâne enfoncé.

 

Les infirmières avaient fait ce qu'elles pouvaient pour le recoller à peu près, histoire qu’il soit présentable aux yeux de la famille. Elles avaient bien ri avec sa mâchoire qui pendait comme un collier, ses dents faisant office de perles ensanglantées. Puis, elles l'avaient finalement remise en place et rassemblé comme elle le pouvait, le pauvre morceau de crâne.

 

Pauline avait décidé de lui laver les cheveux et de jouer avec quelques mèches pour cacher les aspérités causées par l'accident.

 

Elle souleva la paupière et observa la couleur de l'iris. Vert. Malgré les glaucomes.

 

Elle écarta le drap blanc de l'hôpital et mit à nu le jeune homme. Malgré une cage thoracique elle-même compressée sous le choc et conservant la trace de la ceinture de sécurité, Pauline remarqua le torse glabre et finement musclé du jeune homme.

 

Ses cuisses fuselées et toutes aussi bombées que l'était sa poitrine, portaient un bassin étroit mais sculpté par la pratique d'un sport.

 

Pauline laissa glisser une main sur ce corps svelte et s'arrêta un peu plus longuement sur les parties génitales du mort, malaxant les chairs de plus en plus nerveusement.

 

Alors, elle se pencha jusqu'à la bouche du cadavre et lança sa langue explorer les parfums putrides qui en sortait.

 

Le palais était sec mais il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour inonder complètement cet ancien royaume du goût. Elle mâchait la langue, la tirait comme un morceau de viande et finit par en arracher un bout qu'elle savourât longuement.

 

Mais ses ardeurs n'étaient aucunement satisfaites.

 

 Elle se redressa, ses habits collant à son corps voluptueux  soulignant la dureté de ses tétons pointant par delà la gangue de tissu les emprisonnant et alla fermer la porte de son cabinet. Alors elle ôta sa blouse et ses vêtements et ce malgré le froid de la pièce, dévoilant un corps lacté aux grains de beauté parsemés ci et là sur sa chair potelée comme les étoiles sur la mappemonde universellel.

 

Elle prit la main inerte du jeune homme et se caressa avec, menant ces doigts rigides explorer toutes sortes de contrées plus ou moins interdites. Pauline se coucha alors sur le mort et commença une danse nuptiale avec le sexe mou du garçon.

 

La cyprine se mêlait aux rejets qu'effectuait le corps à travers le mince orifice pelvien.

 

Elle le mordait, arrachait des morceaux de peau et s'abreuvait du sang noir et froid qui suintait.

 

Ne retenant plus ses pulsions, elle se laissa aller, entraînant sa perversion pour satisfaire ses instinct de bête. Elle mugissait de plaisir tandis que ses yeux convulsaient et ses sens, gagnant l’apex de la félicité, agitaient son corps en de violents spasmes. Puis elle le frappa violemment et ce jusqu’à enfoncer son poing à travers la cage thoracique, la défonçant encore un peu plus qu’elle ne l’était..

 

Une forte odeur de avarié s'échappa, entourant sa tête d'un nuage chimique répugnant que pourtant elle adorait.

 

Pauline sentait ses doigts glisser à travers sa fente humide de même qu'elle sentait sa main droite heurter de visqueuses parois sanguinolentes.

 

Ses ongles raclaient les liquides et les solides que ce pauvre cadavre pouvait encore contenir et lorsqu'elle remontait sa main à la surface pour en récupérer le nectar peu ragoûtant, Pauline manquait de jouir. Elle léchait ses doigts empreints de mort et barbouillait son visage de tout le sang qui se trouvait prisonnier dans les sillons de sa main. Ses dessous d'ongles étaient noirs de croûtes diverses mais elle s'amusait à les curer avec toute la fougue morbide qui l'animait.

 

Sa main replongea alors dans le siège des fonctions vitales et toucha derrière l'œsophage un poumon gros et plein comme une éponge.

 

Ses doigts s'enfonçaient dans les alvéoles. Son plaisir était extrême. Elle arracha un morceau de cet organe et le porta jusqu'à sa bouche, accueillant le met avec autant d'appétit qu'un enfant peut en avoir face à une grosse fraise.

 

Son sexe violentait celui du jeune homme qui se trouvait écraser sous la motte de Pauline.

 

C'est alors qu'elle jouit, un orgasme lui arrachant un cri qu'elle s'efforçât d'étouffer en mordant dans la poitrine du type, arrachant au passage un dernier morceau de chair.

 

Elle se releva en nage, saisit par le froid et reposa pied à terre, tremblante et pantelante. Son corps tout entier était à présent clairsemé de petites gouttes de sang qui se mêlaient aux grains mokas. Quant à son doux visage, il arborait un sourire sanglant que même la pire de stryges n’aurait pu parvenir à avoir.

 

Pauline se tourna vers le jeune cadavre et lui sourit.

 

Elle lui avait donné l'ultime preuve de tendresse que pouvait connaître un homme après la mort. Elle avait jouit et à son sens,  lui n'aurait sans doute pas été de reste. Un peu de liquide séminal avait coulé sur sa cuisse et se fondait dans la cyprine déversé par Pauline.

 

Elle essuya son corps avec des bandes de gazes mouillées puis effectua avec tendresse les mêmes soins à l'encontre de son chevalier servant.

 

Ainsi se passait la vie solitaire de Pauline dans son cabinet de maquillage pour morts.

 

Personne ne trouvait rien à redire. Personne ne savait et ne devait savoir. D'ailleurs, comment auraient-ils su tous ? A moins de faire revivre le mort pour qu'il parle…

 

Pauline esquiva un sourire à la pensée d'une telle billevesée.

 

                                                                        ***

 

Lorsqu'elle rentrait chez elle après le travail, elle retrouvait son mari et ses trois enfants. Tellement vivants qu'ils en étaient ennuyants.

 

Tellement bruyants aussi; elle ne pouvait plus s'entendre respirer. Il aurait fallut qu'ils soient tous morts pour qu'elle puisse les aimer eux aussi.

 

C'est ce qu'elle décida de faire un beau jour de novembre. Elle attribua à ses enfants une bonne dose de morphine dans leur jus d'orange et les porta se coucher.

 

Elle feint de ne pas entendre leurs plaintes et quelques minutes plus tard, lorsqu'elle ouvrit la porte, ils dormaient. De ce lourd sommeil dont seuls les morts ont le secret.

 

Puis ce fut au tour de son mari. Elle lui réserva le même sort mais poussa la perversion à coucher avec lui après qu'il ait bu son poison pour le voir mourir alors qu'il se trouvait encore en elle. C'était un moyen comme un autre pour s'approprier son âme même si cela devait passer entre ses cuisses.

 

Lorsqu'il mourut, jamais il ne banda autant. Jamais il n'avait plus inondé le con de sa femme. Jamais elle n'avait aussi bien jouit.

 

La légende raconte que Pauline embarqua sa famille en voiture et se fit porter disparue. Au bout de quelques années, ses numéros de sécu, d'identités furent supprimés des listes et elle mourut à son tour aux yeux de l'Etat.

 

Elle vécut dans une petite maison construite dans la forêt entourée des poupées de ses trois enfants et de son mari parfaitement empaillés.

 

Elle se rendait en ville pour charmer quelques garçons qu'elle ramenait ensuite chez elle, qu'elle tuait puis qu'elle dévorait en installant les corps momifiés de sa famille autour de la table ou bien au lit, avec elle.

 

Elle avait trouvé le secret du bonheur éternel de la famille qui ne vieillit pas et qui affiche toujours une grandeur d'âme et une espèce de sérénité au coin des lèvres.

 

Elle avait enfin réussit à les aimer.

 

Pauline vieillit et à mesure que la faucheuse se rapprochait pour elle, il lui était de plus en plus difficile d'attirer des hommes jusque chez elle pour les dévorer. Les tuer devenait même un véritable exploit !

 

Alors elle se coucha définitivement, âgée de 71 ans, entourée de son mari qui en comptait 42 et de ses trois enfants respectivement âgés de 7ans, 9ans et 17ans.

 

Ils étaient réunis tous les cinq à jamais et bientôt elle allait les rejoindre. Elle expira quelques jours plus tard en poussant un râle de félicité. Elle avait jouit en sentant la mort s'emparer de son âme. Un sourire demeura sur ce visage ridé jusqu'à s'effacer sous les grouillements des vers qui ce jour là faisaient la fête et copulaient sur le corps inerte de la vieille femme.

Publié dans Nouvelles de la Folie

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P
décidément en fouiant un peu sur ce forum on trouve des perles!Oxy tu as un talent d\\\'écriture certain! quelle plume fabuleuse! tant de soucis dans les détails, sans en oublier l\\\'histoire, ç\\\'est quelque chose qui ne s\\\'apprend à aucun cours, ça ne peut être qu\\\'inné!on en vient même à se demander si le réalisme de l\\\'ensemble n\\\'est pas du vécu...toutes mes félicitations, si tu tiens à faire carrière dans ce domaine, tu as déjà plusieurs lecteurs assidus assurés!
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D
Et voici deux autres commentaires laissés sur la Toile Gothique!<br /> L'un d'Hypnovell:<br /> Wahou, c'était simplement grandiose, je peux dire une chose?Pourquoi y'a pas plus d'auteurs comme toi?Et... J'trouvais ca sympa, pas SI cannibal que ca xD<br />  <br /> L'autre d'Attalia:<br /> C'est gore quand même ton texte mais je l'ai lu jusqu'au bout car il est vraiment prenant...A éviter le matin au réveil si vous avez l'estomac fragile..<br /> <br /> Merci vous deux! Décidemment, je vais faire un recueil de nouvelles "Crane", j'aurai du public! XD
P
Félicatations, tu sais écrire des histoires !Et le style, la qualité des mots est digne d'un professionnel.Ta nouvelle m'a beaucoup marqué, dans le sens où je ne suis pas un fan de gore et qu'il y avait la dose !Je ne me sens pas bien tout d'un coup...Je vais quand même lire les autres.
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P
Bon, j'ai enfin eu le temps de la lire ^^ ( désolé du retard donc)C'est chouette. J'aime beaucoup, c'est super bien écrit ( comme d'hab').Pas mal glauque mais c'est si bien écrit que ça passe super bien. Ca me rappelle vaguement le style de Stephen King, dans ta façon de détailler.Bravo en tout cas
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A
Il est vraiment bien ce texte, glauque à souhait ! le genre de littérature qui me plait ^_^Bravo...Cyril
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L
bon alors nous avec mon chéri on a adoré ta nouvelle et la fin est très bien trouvée!!!on te kiffe!!!!continue comme ca !!!la classe!!!
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O
Génial ! Merci à vous ! Ca fait toujours plaisir les avis, et qui plus est lorsqu'ils sont bons ! en attendant, et chik et chak et chik et chak et chik et chak ha ha !