Un an d'aigritude ^^

Publié le par Duprat Ombeline

Héhéhé, donc ça, c'est un projet que j'ai depuis de nombreuses années déjà qui consiste tout bonnement à raconter les petits trucs de la vie quotidienne de manière acerbe, critique...aigrie en fait. Aigri étant un mot très à la mode dans le secteur Girondin, cela fait quelques mois déjà que je glâne différentes remarques auprès de mes amis, dans le tram, à la fac, sur mes lieux de travail histoire de peindre la vie de cette manière là... Sauf que le problème...c'est qu'on s'y reconnait forcément à un moment ou à un autre. 

Petit extrait... Du vécu bien sur.... -rire-
Je dédicace ce passage spécialement à mes parents...qui sauront reconnaître les baignassous de La Brée les Bains! ^^


Mardi 16 Juillet :

1 bière à 5 degrés. En progrès. Cigarette : 3

 

Les gens devraient songer à se faire ligaturer les trompes de temps à autre.  Ca éviterait de se faire pourrir la vie et le sommeil par un effroyable môme haut comme un nain de jardin, possédant en plus le même rictus sadique et vicieux que l'abominable personnage.

Cet espèce de petit monstre a passé sa matinée à jouer au ballon en tirant dans les voitures, les volets et piaillant comme un vol de grue, le cri strident en plus.

Je haïs les gosses.

Aussi qu’elle fut ma joie de le voir coincé sous la voiture après avoir voulu aller chercher le ballon !

 

 

 La plage de La Brée les Bains.

Plage familiale et décrépitude humaine.

 

J’aime beaucoup la plage de La Bree, commune Oléronaise de 650 âmes en hiver.

On compte un club pour occuper les marmots un peu remuant, un poste de secours en cas de vacancier suicidaire, des cailloux, du sable, des algues et sa tripoté de morses échoués.

C’est bien simple ! Loin du Cap-Ferret bobo et du Saint Trop’ clinquant, rutilant, abîme des rebus de la télé-réalité, la plage de La Bree-les-Bains, dispose d’une population plus proche du phoque que de la gazelle.

Le touriste se vautre, s’étale comme une larve, enduit de crème à l’image d’une gaufre dégoulinante de Nutella.

La plupart accusent des coups de soleil et espèrent secrètement qu’en appliquant beaucoup de crème, les brûlures parviendront certes, pas à disparaître mais à s’atténuer.

En attendant que Nivéa fasse un miracle, le « baignassous» se mue en langoustine ébouillantée sur laquelle on aurait mit de la mayonnaise.

J’adore cette plage sur laquelle je fais figure d’anorexique tant l’embonpoint est valeur commune.

Seulement, pour draguer, c’est pas le Pérou.

Un beauf avec son bob Ricard lisant « L’Equipe » en surveillant sa glacière pendant que bobone essaye de soulager ses varices, un père de famille poilu comme un singe essayant tant bien que mal de surveiller sa marmaille, le gros libidineux malaxant ses bijoux de famille en reluquant les nanas potables à travers ses lunettes noires poisseuses.

Ca sent la frite, les déjections canines –plage publique oblige- la vieille moule et pour clore le tout, l’attaque des puces de mer.

Cet animal est sacrément pervers. Encore plus que le pèquenot avec ses yeux de merlans frit en train de baver sur le corps d’une adolescente maigrichonne et pale comme un linge.

Imaginez : vous êtes couchés sur le dos, les épaules bien calées dans le sable.

La musique est bonne, il fait chaud mais sans plus, un léger vent caresse votre visage.

Et au moment précis où vous sombrez dans les bras de Morphée, quelque chose remonte le long de votre cuisse, doucement, très doucement. S’arrête.

Le doigt d’un amant soudain, un Apollon sortit des flots, tableau de Botticelli revisité façon bellâtre d’Océan prêt à vous faire chavirer.

Il fait si chaud tout d’un coup.

Le doigt remonte toujours plus jusqu’à effleurer la lisière de la culotte de bain. Trop, c’est trop.

Vous ouvrez les yeux, vous redressez en évitant le plus possible de faire accordéon avec votre ventre et découvrez l’ignoble bête en train de sauter de cuisses en cuisses.

Un coup d’index renforcé d’un coup de talon dans le sable et la puce n’est plus. Tout n’est que justice.

Adieu mes rêves d’amants torrides venant me cueillir au bord de l’eau.

Je me tourne côté pile et observe le spectacle gratuit devant moi.

Le terrain étant en pente et me trouvant à trois mètres de l’écume, j’ai droit à l’ignoble vision des fentes épilées ou non des ménopausées de La Brée.

J’ai l’impression de visionner un documentaire animalier sur les baleines poussées à s’échouer sur la côte sans arriver à se remettre à flot.

Les culottes sont trop fines, s’insinuent dans les plis et replis de ces corps usés d’enfantement, de maladie, de vieillesse.

Le spectacle est affligeant et affolant. Même les photos des morts du tsunami parues dans Gala étaient moins terribles tant les corps gonflés des victimes Thaïlandaises l’étaient moins que ceux là, repus de vie et de graisse.

Et voilà que ce que j’ai sous le nez, à trois mètres de distance : la fente à madame, béante sous le tissu en polyester, partiellement épilée. Et en premier plan, la voûte plantaire, ignoble mausolée de croûtes jaunâtres se décollant du talon.

Sans oublier les cors et durillons venant clore cette apothéose.

Je ne vois pas le visage de la femme. Juste son double menton et ses seins flasques s’étalant sur son buste.

Mon Dieu, Mon Dieu, quelle déchéance !

Je regarde mon ventre et considère que dans cinquante ans, une peste dira la même chose que moi mais à mon sujet.

Ne plus y penser.
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A
LOOOL carrément MDR aussi :-DAh oui, c'est une très bonne idée ces chroniques aigries !;-)
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Y
faites donc des gosses! mdrenfanticide!!
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C
Ouai ben celui-là, c'est déjà mieux, je l'ai lu hier soir quand tu l'a posté. il me fai trop mourir de rire! j'spère que t'en a d'autre ds le genre, put*** je m'y reconnais trop trop trop!!Toi, t'as trop rêvé du prince charmant ...dommage c'était une puce de mer! ah ah ah. mais bon, on dirait que tu l'as ton prince maintenant et ça, c génial pr toi! :D
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O
Merci à vous trois! ^^ J'espère que les autres extraits aigris vous plairont ^^Aigriement votre. Ombeline